En silence

L’évidence te sautait aux yeux
Que restait-il après les silences?
Tu savais bien que la quiétude parfaite n’existait pas.

Il y aura toujours le froissement des feuilles lignées pour trahir l’exaspération.
Le clapotis du mince filet d’eau qui s’égoutte du robinet de la cuisine,
Le grondement du réfrigérateur,
Le vent qui siffle à travers la fenêtre mal fermée
Les colocataires d’en haut qui te marchent sur la tête,
Le bruit des pages qu’on tourne et celles qu’on devrait tourner,
Les automobilistes impatients qui klaxonnent, 

Ton cellulaire qui vibre

Les aiguilles des horloges en décalage lunaire avec ton inspiration et tes aspirations,
Ta respiration qui soulève ta poitrine malgré tout,
Ton cœur qui bat trop fort,
Les paroles ravalées qu’on écoute se frayer un chemin vers la retenue
Le carrelage qui craque,
Les crayons qui crayonnent,
Les dents qui claquent dans ton appartement trop froid

Les voix dans ta tête

Les voitures qui passent,

Un battement de cil.

Un soupir…

Tes doigts sur les touches de ton clavier d’ordinateur

Un soupir …
Il y aura toujours ce chaos qu’on tente d’ignorer pour meubler les moments qui restent en suspens.

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