Mes issues se moquent de moi¸
dans mon dos elles chuchotent
« si tu me choisis, je t’avale et te recrache en destin nouveau »
Je me tords le bras et le cou du cœur
je me traîne sur les terrains glissants
sur les pentes en forme de risques
la glissade est une douceur en bouche
Toute petite au fond de mon ventre
je me dis « tu es folle d’allitération :
les étoiles tapissent tes talus »
les astres que je regarde sont périmés depuis longtemps
ma langue s’y attarde
goûte la poussière
j’éprouve l’amertume
elle m’empale et enfin j’aperçois une lueur
je me tords les bras
ils se détachent
j’ai le choix de ne plus avoir le choix
et au moins une fois par jour
j’arrose mes membres manquants
il poussera quelque chose
si ce n’est pas des fleurs, ce sera des ailes
Mathilde Mantha 