J’écrirai.

J’écrirai jusqu’au bout du monde.

De mes quatre murs aux pyramides égyptiennes, j’écrirai toujours. Je serai toujours captive d’un ailleurs qui défie l’immédiat, le temps, la couleur du ciel, le bleu de ses yeux et la blancheur de ma peau. Dans un monde qui dénoue les certitudes, qui réinvente les vieilles histoires et qui romance le quotidien. J’ai les méninges romanesques, l’impulsivité des paroles qui me traverse jusqu’aux bouts des doigts ; jusqu’au bout de ma plume. Je chasse les artifices ; je traque les personnages, la poésie des paysages, les intrigues, les beaux mots et les belles images. Je réfléchis en alexandrins, en chapitre de roman, en paroles de chansons et en métaphores. J’efface, je recommence, je me rédige des haïkus, je m’invente des souvenirs, j’efface encore, mais surtout, j’écris à perte de vue. Je ne songes qu’aux pages encore blanches qu’il me reste à remplir. J’ai la mythomanie littéraire, l’écriture compulsive. J’imagine tout, j’amplifie tout. Ma tête est une machine à écrire ; les touches des lettres s’enfoncent jusque dans mes sentiments, puisent dans ma douleur, dans mes rêves, dans mes peurs; dans l’essence même de mon existence. Je suis un livre ouvert avec ses pages arrachées et ma fiction qui côtoie les vérités. L’encre coule dans mes veines et s’infiltre jusqu’à mon cœur bleui par le froid. J’en viens à me demander si mon écriture est vitale ; si c’est moi qui la crée ou elle qui m’invente ?

Je pense donc j’écris.
J’écris donc je vis.

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